Le quotidien L'Hérault du Jour (La Marseillaise) - Samedi 24 mars 2001
Manifestations
"Pour en finir avec le racisme"
Pour lutter contre le racisme, il faut en parler. C'est ainsi qu'une semaine nationale a été consacrée à l'éducation contre le racisme. De nombreuses manifestations ont été organisées partout dans l'Hérault pour sensibiliser les jeunes.
Dans le cadre de la semaine contre le racisme, la section montpelliéraine du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a organisé, mercredi dernier, une journée de sensibilisation, autour du thème "Pour en finir avec les discriminations". Au menu : citoyenneté, accès au logement, outils de lutte contre les discriminations.
C'est en présence d'une douzaine d'enfants que Diana BOUAYAD AMINE a parlé des institutions françaises. L'auteur de "Passeport pour la Citoyenneté" a insisté sur le sens historique des mots liberté, égalité et fraternité. Elle a expliqué : "De nombreuses personnes sont mortes pour que nous puissions vivre cette liberté".
Les enfants l'ont compris : "La société d'aujourd'hui est loin d'être l'idéal tracé par les symboles de la République".
"La haine est un sentiment qui, malheureusement, est présent dans la vie de tous les jours, je pense que c'est dû à la crise économique.", déclare cette Française d'origine algérienne.
Valérie LOUBERSAC, de l'association "Habiter enfin", a parlé de l'action "Bails coulants" : "Grâce à cette action, l'association sert d'intermédiaire pour l'obtention d'un bail pour les personnes qui se voient refuser un logement pour une raison discriminatoire."
Quant au philosophe Salim MOKADDEM, maître de conférences à l'IUFM, il a insisté sur le renouveau civique. Il a plaidé pour "l'éducation et la lutte contre l'ignorance, parce que c'est là que le racisme trouve son lit."
Maître ROUSSEL a développé son intervention autour des outils de lutte contre les discriminations. Il a expliqué comment rassembler les attestations et les témoignages, afin de recourir à la justice et de traduire les coupables devant les tribunaux. Une tâche qui n'est pas toujours facile lorsqu'on a peur des représailles. C'est ainsi que l'ensemble des intervenants ont insisté, tour à tour, sur la nécessité d'une meilleure prise de conscience. "Cela débute par l'éducation des enfants, car ce sont eux qui portent l'avenir.", clame Diana BOUAYAD AMINE, présidente de l'Institut de la Citoyenneté.
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